Project Description
RiskAssur – 12/05/2020
14,9% au troisième trimestre 2019 ? C’est le taux d’épargne des Français, l’un des plus élevés d’Europe. Parmi les produits d’épargne les plus plébiscités, l’assurance-vie reste le placement favori des Français avec 145 mds€ de cotisations versées en 2019, dont 73% sur les fonds Euros, offrant aux épargnants une garantie en capital. Pourtant, les rendements sur les fonds Euros s’érodent depuis des années : avec des rendements nets annuels passés de plus de 3% en 2011 à 1,8% en 2018, les fonds Euros sont de moins en moins attractifs.
Autrefois vache à lait des assureurs, l’assurance-vie en Euros représente aujourd’hui un coût pour ces mêmes assureurs. Ces fonds Euros sont investis majoritairement dans des obligations d’État qui ne rapportent plus autant qu’avant et ils doivent garantir aux assurés le capital, ce qui a un coût sur leur ratio de solvabilité.
Certains assureurs ont pris des mesures pour limiter les investissements sur les fonds Euros : hausse de frais d’entrée pour limiter l’accès à ces fonds, fin de l’exonération des anciens contrats ouverts avant 1983, incitations aux épargnants à investir sur des unités de compte (UC) plus risquées mais avec potentiellement plus de rendements, etc. Dans cet environnement des taux négatifs qui perdurent, certains assureurs limitent même les investissements sur le fonds Euros lors du versement de nouvelles cotisations.
Cette stratégie visant à inciter les Français à investir plus fortement en unités de comptes est aujourd’hui fortement « percutée » par la pandémie du Covid-19 et, plus précisément par son impact sur les marchés financiers. Il apparaît évident que, dans ce contexte, les épargnants vont très certainement vouloir sécuriser leurs placements.
Comment allier rentabilité et sécurité ? Entre les perspectives de rendement peu encourageantes des fonds Euros et les risques de pertes en capital sur les unités de compte, le futur de l’assurance-vie ne serait-il pas dans le nouvel Eurocroissance ?
L’Eurocroissance, un premier fonds qui n’avait pas fonctionné…
Créé en 2014, le premier fonds Eurocroissance était disponible dans un contrat d’assurance-vie. Il proposait, comme pour le fonds Euros, une garantie en capital, mais uniquement au terme d’une période d’au moins huit ans. Il était constitué d’une partie exprimée en Fonds euros et d’une autre exprimée en parts de provision de diversification. Cependant, le rendement annuel était propre à chaque contrat et n’était pas unifié pour tous les souscripteurs. Le produit trop complexe et manquant de transparence pour les assurés n’a pas fonctionné. Il n’a pas été compris et a été peu distribué : ce fut un échec commercial.
… et qui s’annonce pourtant dans une nouvelle version comme un support miracle…
Pour faire face aux taux bas, et promouvoir l’économie réelle, le gouvernement a créé, avec la loi PACTE, une nouvelle version de ce fonds. Il souhaite multiplier par dix le montant de l’encours sur le fonds Eurocroissance à l’horizon fin 2022 pour atteindre les 20 milliards d’euros. Qu’a-t-il prévu pour augmenter l’attractivité de l’Eurocroissance ? Un choc de simplification tout en conservant les garanties du produit :
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Simplification et harmonisation des règles
Contrairement à la première version où le rendement annualisé global du fonds était propre à chaque contrat, le taux de rendement est ici unifié pour tous les épargnants. À dates de souscription différentes, le rendement est dorénavant le même : un véritable plus pour les épargnants pour qui l’Eurocroissance devient plus clair !
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Transparence pour davantage de lisibilité